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Les saisons changent, mais les soucis restent…

 

Sur le calendrier, il n’y a que des numéros avec des jours, toujours les mêmes, de mois en mois.

Elle le regarde en pensant : Toutes ces journées à vivre, encore… C’est impossible, je ne tiendrai jamais.

 

Il n’y a pas d’alternative, le temps passera, qu’elle le veuille ou non.

Et elle vivra ces journées, qu’elle le souhaite ou non.

 

Elle tiendra le coup.

Elle ne le sait pas encore, mais elle tiendra le coup, c’est tout.

Qu’y a-t-il d’autre à faire ?

 

Elle a peur parce qu’elle n’y croit pas.

Elle n’a plus envie d’y croire.

 

Trop de fausses promesses et trop de mauvais espoirs ont eu raison de son courage.

 

Le temps use, à force.

On peut dire beaucoup de choses à ce sujet, des choses qu’on croira, et d’autres qu’on ne croira plus.

Mais le temps use, à force…

 

On voit faner les fleurs, on voit couler des larmes sur les sillons creusés par les larmes précédentes.

 

On voit le printemps naître et puis l’été crève tout par trop de chaleur.

L’hiver passe, comme la mort, et fauche le peu qui restait.

 

Les saisons changent, mais les soucis restent…

 

C’est pour ça qu’elle a peur.

C’est pour ça qu’elle regarde le calendrier d’une énième année qui se terminera bientôt, et qui donnera naissance à une autre nouvelle énième année…

 

Il y a des choses qui prennent fin, mais jamais ça, jamais le temps.

Il avance et il s’en fout de tout.

 

Il balaie les fleurs fanées, il sèche les larmes, il fait naître de nouveaux espoirs inespérés.

Pas si mal en vérité…

 

Mais pour le moment, il n’y a qu’elle et la somme des jours à venir.

Elle et la somme des mois à venir…

 

Ce temps qu’elle ne voit plus que comme un grand ennemi.

 

Quelles mauvaises surprises lui réserve-t-il ?

Mais quelles bonnes aussi ? pense-t-elle.

 

Donne-moi des bonnes surprises, donne-moi des bonnes nouvelles…

Donne-moi assez pour aimer, assez pour vivre. Donne-moi de quoi rire.

 

Donne-moi tout, cette fois.

Je ne veux rien savoir. J’y ai droit.

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