boîte à histoires

La vie devrait être comme un matin de printemps. Fenêtre ouverte sur le soleil délicat, Encore frais de sa nuit,   Les oiseaux qui se bousculent pour chanter : Chacun son tour Chacun son tour Ton tour viendra.   La vie devrait être comme cet arbre qui pousse, Feuille après feuille D’un vert délicieux, Et fruit après fruit Doux et sucrés.   Comme une fenêtre sur le jardin, Ouverte, Qui laisse entrer le vent,   Ce petit vent de matin frais Qui éveille et rassure, Qui dit C’est le printemps : Ouvre-toi, ouvre-tout, Et fleurit.  

  Tout ce chemin, pour en arriver à Ici, très précisément.   Ici. Ce point rouge qui t’indique où tu es par rapport au reste du monde, qui est si vaste.   Tu n’es rien d’autre qu’un point rouge. Des milliers d’autres ont été ici avant toi. Des milliards d’autres le seront après toi.   Mais pour l’instant, le point rouge, c’est toi. Et tu te sens le centre du monde, comme si personne d’autre avant n’était passé par là.   Et c’est un peu vrai. Parce que ton expérience d’être ici et maintenant est unique, et ne se reproduira plus jamais de la même manière.   Tu voudrais te retourner, questionner ceux qui sont déjà passés là, leur demander comment ils ont fait, ce qu’ils ont ressenti. Tu voudrais savoir, parce que tu as besoin d’aide.   Comment on fait pour aller de là à là, de ce point rouge au prochain ? Ils pourraient te dire comment ils ont fait, mais ça ne changera rien à ta solitude.   Ça ne changera rien au fait que ce chemin, et la manière dont

  Commence par ce que tu sais faire, Continue avec ce qui te fait vibrer.   Tu as déjà pris cette route Et tu crois savoir où elle mène, Mais rien n’est plus trompeur que de croire.   La route semble similaire à chaque fois, Mais elle est toujours différente   Certaines choses se font dans la plus grande simplicité Quand d’autres sont plus compliquées   Refais la route, si tu crois la connaître, Et regarde-la à nouveau, simplement.   Tu oublieras ce que tu as su Et tu verras ce que tu ne voyais pas.   Certaines choses se font dans la douceur, Quand d’autres se font dans la douleur.   Essaie la douceur, pour une fois   Essaie la douceur et la simplicité.   Commence par ce que tu sais faire, Continue avec ce qui te fait vibrer.

  Reviens au début, Rembobine.   Efface tout, Recommence.   Niveau zéro Reviens au niveau zéro   Mais à partir d’où recommencer la vie ? On revient toujours au même mur, même en reprenant différemment le labyrinthe.   C’est toujours le même mur, Et derrière ? Un autre labyrinthe.   Nausée sans fin, Vertige de vivre.   Il faut y aller quand même, Sinon Tu continueras de tourner en rond   Mets tes chaussures et marche, La seule bonne chose à faire.   Ne regarde pas en bas, Ne regarde pas derrière.   Commence par ce que tu sais faire.   Mets tes chaussures, et marche.   Un pied, et puis l’autre. Ferme les yeux : ils savent où ils vont.   Se retourner ne sert à rien, La nausée passera à mesure du chemin.   Le vertige cessera quand tu auras confiance, Mais confiance en toi.