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Affichage des articles du décembre, 2020
  La vie à côté de la vie…   Marcher sur le trottoir et éviter les flaques. Prendre un rayon de soleil en plein vol, et profiter. Traverser la route sans se faire écraser par les autres.   Changer de trottoir, changer de côté, pour voir comment ça se passe par ici, par ailleurs. Mais il faut encore éviter les flaques ou la bousculade… Ce n’est pas mieux.   Alors, revenir là où tout a commencé…   Marcher dans la flaque pour voir si on a le pied mouillé… Mais se faire engloutir, avaler par le piège…   Les feuilles mortes du passé, les mots écrits puis oubliés… Nager, nager. Quelques bulles s’échappent. Couler est une possible réalité. Remonter l’escalier, ressortir mouillé et devoir se sécher.   Il faudrait changer de trottoir encore, mais la vie tourne en rond sur un plateau d’argent. Et c’est toujours le même trottoir qu’on n’a jamais quitté. Un labyrinthe…   Quand je veux changer de vie, la vie revient à moi telle que je l’avais laissée.   Je
  Elle ouvre la boîte à gants pour y trouver du réconfort, pioche une clope dans le paquet et prend le briquet posé à côté. Elle allume la clope, savoure la première bouffée, et ouvre la fenêtre pour avoir un peu d'air, ne pas s'intoxiquer…   La musique l'accompagne, mélancolique. Ne rien faire, ne pas penser, juste respirer bouffée après bouffée... Et se laisser porter par le rythme… Il y a longtemps qu'elle ne s'était pas trouvée là, sur ce parking, à essayer de trouver des réponses. Même si elle sait que maintenant, il n'y a plus rien à comprendre : c'est trop tard. Quand s'est-elle aperçue de ça, le temps qui passe ? C'est venu avec les regrets de n'avoir pas fait ce qu'il fallait ni dit ce qu'il fallait… Elle n'a pas pu le retenir, elle n'a pas su. Et même si ça avait changé quelque chose, d'avoir su y faire, elle pense qu'elle serait arrivée de toute façon à ce carrefour de sa vie, un jour ou
  Quand je vivais en banlieue, j’avais l’impression de faire tâche dans le décor.   Tout était si parfait. Les mignonnes petites maisons, les jolis petits jardins…   Je rêvais de ce qui se cachait derrière les belles façades, prometteuses d’un bonheur sans nuage. Et je me demandais s’il y en avait d’autres comme moi.   Je voulais changer de vie, je voulais une vie qui aurait collé à ce décor. Est-ce que c’est vraiment possible ? Je veux dire, le bonheur sans nuage ? Ne pas se sentir hors du cadre, mais être à la bonne place. La parfaite personne, au parfait endroit…   J’ai toujours envié les femmes qui vivent leur corps comme la simplicité même. Celles qui savent s’habiller et se maquiller sans ressentir aucune gêne, sans avoir l’impression d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Ces femmes à l’aise d’être qui elles sont.   Mon corps me fait souffrir, je déteste ses formes, les vêtements de femme me serrent, je me sens étriquée. Je ne sais jam
  Le vent frappe à la fenêtre, comme pour entrer peut-être… La pluie tombe en grosses gouttes, dans un ciel qui oscille entre le gris triste et un blanc lumineux. Les nuages filent doux dans la course du temps. Et les feuilles, colorées de mille façons, dénudent branche après branche les arbres en repos.   L’automne d’ici me rappelle les automnes de là-bas. La saison du foyer de mon cœur. Pourtant, c’est le même automne où que l’on soit…   Ici, l’endroit où j’aime revenir quand je suis partie longtemps. Là-bas, l’endroit que j’ai quitté et qui me manque, un peu.   Déracinée, pour m’enraciner ailleurs, comme pour aller chercher l’herbe plus verte. Et j’ai trouvé que l’herbe n’était pas meilleure, certes… Mais j’ai moins de monstres à fuir, peut-être.   Cependant, l’automne d’ici n’est pas vraiment l’automne d’ici : il me rappelle l’automne de là-bas.   Car les monstres que j’ai fuis m’ont suivie jusqu’ici. Il y a tant de fantômes dans mon cœur, je n