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Affichage des articles du mars, 2021
Il y a quelque chose à écrire, mais il n’y a pas de mots. Il y a quelque chose à dire, mais il n’y a pas de voix.   Il y a Un corps qui s’efface Une âme qui meurt Une histoire qui prend fin. Et la poussière du temps passé qui s’accumule.   Je regarde cette fin, et je me demande si, cette fois encore, la fin est le début.   Mais rien ne vient ensuite, et je reste impuissante, m’accrochant à l’absence de mots, l’absence de voix. Et l’absence d’adieux.   « Je ne sais pas où vont les choses quand elles disparaissent » et c’est effrayant.   Parce qu’on ne sait pas, on tend la main, on s’accroche, on dit « Reste ». Mais c’est trop tard.   Et la poussière et le vide envahissent l’espace, reprennent leur territoire.   Mais peut-être que c’est comme ça que les étoiles naissent.  
Le printemps se réveille sur un matin   fébrile. Les oiseaux n’osent pas chanter, ils manquent de certitude : Est-ce bien aujourd’hui ?   Je me pose moi aussi la question, alors que dans la nuit j’ai été hantée par des rêves… Cauchemars d’un vieux passé qui   ne me lâchera pas.   J’ai passé ma vie à essayer d’oublier, me voilà forcée de me souvenir.   Sous   le printemps se cache encore l’hiver, et sous ma couverture, j’ai froid et je frissonne. La glace ne souhaite pas fondre, pas encore, pas tout de suite... Mais seulement quand le moment sera venu.   J’avais confié à l’automne de secrets espoirs, l’hiver m’a rappelée que tout espoir est vain.   Le printemps qui tarde à venir me rappelle à son tour que rien n’est jamais acquis.   Si tu veux le soleil, il faut le mériter, c’est ainsi…   Il te faut frissonner jusqu’aux os, souffrir l’humidité et le froid, trembler de peur devant la nuit qui s’éternise, les jours qui raccourcissent, et ce désespoi
  Sur   la table un vase, et dans le vase des fleurs. Des roses roses. D’une fleur à l’autre, le temps a passé et s’est fané.   Une femme assise, en larmes, regarde les tristes fleurs. Elle est triste aussi.   Dans chacun de ses yeux, des flots, comme la naissance des fleuves. Et dans ses mains, son ventre, ouvert sur ses entrailles. Des mains qui cachent ce qu’elle ne peut plus cacher. Poisseuses de sang et de tout ce qui lui déborde.   Sous son sein gauche ouvert, on peut également voir son cœur, rouge lumineux et qui pompe encore.   La femme réfléchit pendant que la flaque s’agrandit sous ses pieds, à la fois de sang et de larmes.   Ils voulaient voir ce que j’avais dans le ventre, et je leur ai montré, pense-t-elle. Ils voulaient voir ce que j’avais   dans le cœur, et je leur ai montré.   Mais quand ils m’ont vue, ils n’ont fait que hurler, me battre, et me cracher dessus.   Qu’ai-je fait ?   J’étais là, j’étais nue devant eux, et bie
  A regarder le cœur se fendiller, on peut douter parfois, Que l’amour existe Que la bonté existe Ou que la beauté est.   Mais justement, Parce que le cœur s’ouvre -Déversant ainsi tous ses mystères- On peut mieux voir à l’intérieur…   On peut scruter, Derrière le sang des blessures, -Comme un rideau s’ouvrant pour découvrir la scène – Et apercevoir alors, Les joyaux de l’amour Les rivières de bienveillance Et une beauté sauvage, naturelle, intouchable.   Tout est là, intact et protégé…   Soulagé de savoir qu’on peut encore aimer, rêver, vivre, On referme, recousant chaque blessure, nettoyant chaque plaie.   Le cœur se remet à battre, Le sang circule de nouveau, Et sous nos yeux le monde se charge de nouvelles couleurs.