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  On était des gamins. Ou tout comme.   Je me souviens de la première fois. C’était sous la pluie. Tu m’as dit Embrasse-moi . J’ai dit oui.   On s’est embrassés.   A partir de là, œillades et frôlements. Regards tendres, petites caresses. Les autres nous regardaient, se questionnaient… Mais la nature de notre relation n’avait pas d’intérêt.   Nous jouions.   Un jour, ta main s’est égarée plus loin. Ton regard était plus profond. Tu m’as déshabillée, avec les yeux d’abord, avec les mains ensuite. J’ai fait de même.   Au cœur de l’orgasme, au milieu d’un cri, j’ai dit Je t’aime . Interrogateurs, tes yeux se sont ouverts, au moment même où toi aussi tu jouissais. Je n’ai pas aimé ce regard, sa possible signification.   J’ai pris une clope dans le paquet de la table de nuit. Je l’ai allumée et j’ai posé le cendrier sur mon ventre. Allongé à côté de moi, tu t’endormais, je n’ai pas voulu te déranger. Je savourais le moment, aussi. Un peu.  
  Dans un seul cœur, pas besoin d’y mettre beaucoup de choses pour qu’il soit comblé.   Deux ou trois étoiles peuvent suffire. Laissons-les briller, laissons-les tourner, à leur manière… La magie du reste fera l’affaire.   De quoi a-t-on besoin pour vivre ? D’un cœur simple, et même d’une seule étoile, pourquoi pas. Si peu de choses peuvent former un univers.   Les espaces n’ont pas toujours besoin d’être remplis, et ce qu’ils contiennent n’est pas toujours vide. Seule compte l’abondance d’amour, et de lumière.   Dans un seul cœur, si peu de choses… Et pourtant, l’entièreté de la vie. Création, du début à la fin. De la fin au début. En expansion, lui aussi…
  Patiente, sourire léger... elle attend, assise, devant l'horloge qui ne donne l'heure que d'une seule aiguille. Le temps n'a plus d'importance, ni pour où elle se trouve, ni pour où elle va. Elle remue entre ses doigts un livre, déjà lu et relu. Sur elle, un châle, pour la protéger du froid. Il n'y a que les mots du livre, et cette étrange horloge. Parfois, elle relève la tête, regarde l'heure. Même si ça ne change rien. Son sourire simplement s'agrandit, proche du rire, quand elle se souvient : l'horloge ne sert à rien, le temps n'a plus d'importance. Reprenant sa lecture alors, comme si de rien était... Elle est là depuis tellement longtemps, qu'elle ne sait même plus pourquoi ni   comment. A ce stade, on attend simplement que tout se termine et que l'horloge s'arrête,   que le livre s'efface d'avoir été trop lu. Parfois une pause, entre deux chapitres... Levant les yeux dans le vague, alors, e
  Réveil après la fête. Peu dormi. Mal de tête. Aucun souvenir de la soirée. Beaucoup bu, peut-être. Et beaucoup trop fumé. Vêtements sales, et restes de vomi. Pas le mien, mais alors, celui de qui ?   On a dansé, on s’est amusé. On a profité. Maintenant il faut ranger, balayer, ramasser. Ne pas marcher pieds nus les bouts de verre.   Un regard dans le miroir : le maquillage a coulé. Cheveux sauvages en épis de blé. Seins libres, soutien-gorge égaré. Fraîcheur disparue, évaporée.   Du vomi dans le lavabo, aussi.   Elle pense, C’est vraiment ça la fête ? C’est vraiment ça, s’amuser ?   Elle n’arrive pas à réfléchir. Cerveau noyé par les vapeurs d’alcool, noyé par la fumée.   Elle pense, Je veux partir d’ici.   Elle ne sait même pas où elle est.   Et puis, quoi faire d’abord, quoi faire en premier ? Démaquiller le visage, démêler les cheveux, nettoyer le vomi, retrouver le soutif et les autres affaires ? Prendre une douche ici, dans cet
J'aime Ce qui naît de nous, Quand nous puisons Au plus profond de chacun…   Fusion étrange De la force d’une rencontre, Main dans la main.   S’accompagner l’un et l’autre, Que rien ne bascule Et que personne ne tombe.   Équilibre insensé : Se porter en toute légèreté, Ensemble dans l’effort.   Intimité généreuse Qui se forme dans la puissance du lien...    Ce qui naît alors est un cadeau Offert à l’un, Offert à l’autre.
  Dans la blessure d'un cœur, la lumière transperce toujours un peu au delà des larmes. De même que, dans une nuit noire, elle perce légèrement au-dessus des nuages. Avec cette manière délicate de te dire : "Je te montrerai le chemin", Elle donne naissance à l'espoir. Ainsi, tu peux te remettre à marcher, même lentement. Et tu peux essayer de guérir, même doucement. Si tu te blesses, si tu te perds, cette lueur d'espoir trouvera son chemin, si petit soit-il, pour arriver jusqu'à toi. Même au fond du plus profond puits, elle te suffira à ne plus avoir peur. Ouvre les yeux, et tu peux la voir. Ouvre ton cœur, et tu peux la sentir. C'est en te mettant debout que tu pourras la toucher, et c’est en commençant à marcher que tu pourras la croire.