Réveil après la fête. Peu dormi. Mal de tête.

Aucun souvenir de la soirée.

Beaucoup bu, peut-être. Et beaucoup trop fumé.

Vêtements sales, et restes de vomi. Pas le mien, mais alors, celui de qui ?

 

On a dansé, on s’est amusé. On a profité.

Maintenant il faut ranger, balayer, ramasser. Ne pas marcher pieds nus les bouts de verre.

 

Un regard dans le miroir : le maquillage a coulé. Cheveux sauvages en épis de blé. Seins libres, soutien-gorge égaré.

Fraîcheur disparue, évaporée.

 

Du vomi dans le lavabo, aussi.

 

Elle pense,

C’est vraiment ça la fête ?

C’est vraiment ça, s’amuser ?

 

Elle n’arrive pas à réfléchir. Cerveau noyé par les vapeurs d’alcool, noyé par la fumée.

 

Elle pense,

Je veux partir d’ici.

 

Elle ne sait même pas où elle est.

 

Et puis, quoi faire d’abord, quoi faire en premier ?

Démaquiller le visage, démêler les cheveux, nettoyer le vomi, retrouver le soutif et les autres affaires ?

Prendre une douche ici, dans cette salle de bain inconnue ?

Ou sortir dans cet état, et tant pis pour la suite ?

 

Elle dit Tant pis.

Elle pense Je m’en fous.

Qu’ils aillent tous au diable. C’était pas ma fête, pas ma soirée, pas mon idée.

Je dois sortir d’ici, arrêter ça. Tout ça.

 

Elle trouve son sac dans l’entrée, à côté des chaussures. Soutif toujours égaré. Ses seins ballotent dans un petit haut trop transparent.

Elle sort, doucement et sans claquer la porte. Il ne faut pas réveiller les autres, qui ronflent encore sous les ruines de la fête.

 

Un tour dans l’ascenseur, et puis enfin dehors…

Elle marche un peu, hagarde, laissant couler les regards sur elle.

 

Un café. J’ai besoin d’un café.

Quand elle se sent assez loin de l’appartement qu’elle a quitté, elle entre dans un bar.

Ceux qui se trouvent là ne la regardent pas, ne la jugent pas. A croire qu’ils savent, qu’ils ont l’habitude…

 

Elle passe sa commande, et puis attend.

Le café allume quelques lumières dans son cerveau épuisé.

Elle regarde vaguement par la fenêtre, commence à se souvenir de la soirée.

 

Quand elle se sent mieux réveillée, elle va faire un tour aux toilettes, se nettoie le visage, rafraîchit ses cheveux.

Comme ça, c’est mieux.

 

Et puis elle sort, enfin.

Envie de courir jusque chez elle. Mais, trop fatiguée encore…

 

Dans le métro qui avance, les rouages bougent dans sa tête.

Des décisions se prennent, sans qu’elle en ait vraiment conscience.

Arrêter de boire.

Arrêter les fêtes.

Arrêter de sortir n’importe où, avec n’importe qui, pour faire n’importe quoi.

 

Vivre, oui. A fond, certainement...

Mais d’une manière moins brutale, et sans vomi au réveil. Sans cette tête de cadavre, sans cet air égaré.

 

Quitter Paris, peut-être.

 

Et le quitter, Lui, absolument.

 

Arrivée devant sa porte, elle n’est plus vraiment la même.

D’autres décisions se prennent, dans la douche qui nettoie les restes de fêtes.

 

Et après un deuxième café, elle sent déjà qu’elle entame une nouvelle vie.

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