Fury
Détroit, Michigan. Journée de printemps idéale. Au menu : grand soleil, aucun nuage à l’horizon.
Je me suis acheté cette voiture, une Fury, juste parce que j’aimais bien le nom…
J’avais rendez-vous avec Cathy dans la soirée, mais j’avais vraiment envie de faire un tour seul d’abord. Je voulais entendre le moteur hurler, voir s’il faisait vraiment fureur…
Cathy s’en fiche, les femmes ne s’intéressent pas à ce genre de choses, la voiture, le bruit du moteur… Tant que le truc roule et peut les amener d’un point A à un point B, peu importe la couleur, la forme, le bruit que ça fait ou la vitesse à laquelle ça va. Mais pour moi ça compte.
Donc j’avais mon après-midi de libre et j’ai voulu en profiter pour être un peu tranquille avec ma nouvelle voiture. Il parait qu’elle en a sous le capot et qu’elle peut aller jusqu’à 200km/h. J’avais très envie de tester ça.
Alors je suis sorti de la ville et j’ai pris une route avec une belle ligne droite, en appuyant de plus en plus fort sur la pédale.
Jusqu’à finalement toucher le plancher.
La vitesse m’a fait un creux à l’estomac et a emmêlé mes cheveux (ils sont longs, Cathy les adore, elle est bien la seule).
Le moteur a rugit, le compteur de vitesse a indiqué 200km/h. C’était tellement cool. En voilà une qui mérite bien son nom !
J’ai aperçu un virage à l’horizon, la ligne droite allait prendre fin : c’était l’heure de lever le pied, ce que j’ai fait. Mais la pédale ne s’est pas relevée. Un truc la coinçait.
J’ai tâtonné comme j’ai pu avec mon pied pour savoir ce qui bloquait : c’était le tapis de sol. Il était passé par-dessus la pédale.
Les constructeurs n’ont sans doute pas prévu qu’on oserait appuyer jusqu’au bout…
Le virage se rapprochait, je devais faire vite.
Avec le pied, j’ai essayé de faire bouger le tapis pour le dégager de là. Le virage était de plus en plus proche et j’ai commencé à paniquer, toutes mes alarmes ont clignoté en rouge, j’étais en sueur.
Et puis le tapis a glissé d’un coup et la pédale s’est relevée, d’un coup aussi. Le virage n’était plus qu’à 200 mètres.
J’ai freiné tout ce que j’ai pu pour ralentir au maximum.
J’ai finalement passé le virage à 100km/h… Je l’ai pris à la corde pour limiter les dégâts. Heureusement qu’il n’y avait personne en face.
Après ça, j’ai continué à ralentir, et je me suis arrêté pour reprendre mon souffle.
La Fury porte bien son nom, c’est sûr. Et moi je vais arrêter de faire n’importe quoi avec. Qu’elle m’amène d’un point A à un point B sans égratignure, ça sera déjà pas mal. Mais j’ai mis le tapis de sol dans le coffre, c’est plus prudent.
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