La cabane numéro 23
La cabane n°23 est inoccupée. Eté comme hiver, elle est la seule à ne pas être louée. Les anciens vous diront qu’elle est hantée.
Une fois, une fois seulement, une famille y a logé pour dix jours. Ils y ont passé de bonnes vacances, à rire, faire diverses visites culturelles, se coucher tard...
Mais le neuvième jour, vers minuit, alors que les bagages étaient prêts pour le voyage retour du lendemain, il se passa quelque chose d’étrange. Le père se réveilla, poussé par une envie de faire pipi.
Une fois la chasse d’eau tirée, au lieu de retourner se coucher, il sortit prendre la hache qui servait pour les bûches de la cheminée. Puis il rentra dans la cabane et alla dans la chambre où dormaient ses deux fils.
Il les abattit avec la hache, de trois coups chacun.
Après quoi il retourna dans sa chambre et assena à sa femme trois coups de hache également.
On le retrouva au petit matin, allongé sous le porche. Il s’était tranché la tête avec la hache.
On ne sait quelle folie lui a pris cette nuit-là.
Dans la cabane, il y a encore les traces de sang sur le mur, même après toutes ces années. C’est le problème avec le bois brut : il est difficile à nettoyer.
Depuis ce jour, la cabane n’a pas été louée. Elle n’a pas non plus été détruite. Les rideaux sont simplement tirés.
Parfois, dans le soupir des soirs d’été, on peut entendre des rires d’enfants provenant de la cabane.
Parfois, on entend plutôt des cris, surtout lorsque l’orage gronde dans la vallée.
Je ne sais pas si cette histoire est vraie. Elle m’a été rapportée par un ancien du village.
Je loge dans la cabane n°24, juste à côté, et ce qui est sûr, c’est que mes poils se hérissent lorsque je passe devant la 23 en rentrant de ma promenade avec le chien.
Et l’autre jour, j’ai vu le rideau bouger, et un visage à la fenêtre.
Je suis pressé de rentrer à la maison, croyez-moi. Je ne pense pas revenir en vacances par ici un jour, même si c’est un endroit magnifique, propice au repos et à l’écriture.
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