- Ecoute Madeline, ça ne va pas fonctionner.
- Quoi ? Il y a tout juste une semaine tu me disais le contraire !
Madeline était sous le choc. Quelques jours plus tôt, Hélène lui avait assurée qu’elle était faite pour ce poste, que tout se passerait bien, qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Et aujourd’hui, elle venait lui dire que c’était fini !
Madeline avait à peine terminé de décorer son bureau pour s’y sentir comme chez elle. Elle voulait que tout soit parfait. Ce travail signifiait beaucoup pour elle. Elle sortait tout juste d’une grande dépression, plus rien n’allait depuis que Tom l’avait quittée. Les enfants avaient grandi et étaient partis eux aussi. Madeline se sentait seule et s’était enfoncée de jour en jour.
Jusqu’à sa rencontre avec Hélène. Hélène, qui l’avait aidée à remonter la pente, et qui lui avait trouvé ce travail de secrétaire dans son entreprise.
Sous le regard surpris de Madeline, Hélène tentait de s’expliquer :
- Je sais ce que je t’ai dit, et je voudrais que tu saches que je le pensais vraiment. Je n’essayais pas de te mentir ou d’enrober la réalité. Et là non plus, je ne veux pas te mentir. Tu es merveilleuse, tu as repris du poil de la bête et j’en suis heureuse. Mais les autres sont venus me voir. Ils te trouvent trop… extravagante. Ils ne pensent pas pouvoir travailler correctement dans ces conditions…
- Extravagante ? Les murs sont gris, les bureaux sont d’un triste, j’essaie d’y mettre un peu de couleurs, et je suis extravagante ? C’est vraiment tout ce qu’on me reproche ? N’ai-je pourtant pas les qualités requises pour faire ce travail ?
- Tu as les qualités, et même plus encore, le souci n’est pas là. Mais je dois tenir compte de l’avis de mes collaborateurs.
Madeline ne comprenait pas. Dans ce monde sinistre, dans ces bureaux sales, on pouvait se séparer d’une personne qui faisait bien son travail juste parce qu’elle était un peu différente…
- Je veux bien croire que tu as fait de ton mieux Hélène. Mais je ne comprends pas… Tu savais comment j’étais avant de m’engager. Tu n’aurais pas dû insister autant pour que je vienne, me persuader que tout serait parfait. Tu comprends ? Parce que là, tu me déçois. Je vais devoir enlever toutes mes décorations.
- Je vais t’aider…
- Non, écoute. Je ne veux pas de ton aide. Je veux rester seule, là, d’accord ?
- Madeline, je…
- Ne dis rien. Arrête. Je te parlerai de nouveau quand je serai calmée. Travailler ensemble, toi et moi, ce n’était peut-être pas une si bonne idée de toute façon.
Madeline présenta la porte à Hélène qui sortit, toute penaude.
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