Michaël
Michaël s’était enfin décidé. Il fallait que cela cesse, une bonne fois pour toutes. Finies les brimades du chef, finies les réunions jusqu’à pas d’heure, fini surtout ce stress de la performance, et les actionnaires qui en veulent toujours plus…
Il prit les escaliers menant au toit. Une fois là-haut, il n’hésita pas une seconde. Hésiter, c’était risquer de ne pas sauter, et il ne voulait plus reculer.
Alors, sans regarder le paysage, sans regarder le vide en bas, sans réfléchir, il sauta.
Il regarda défiler les fenêtres, lentement d’abord puis de plus en plus vite. Il n’allait pas tarder à voir son propre bureau.
D’ailleurs, le voici. Ordinateur allumé, sa veste sur le fauteuil… Et… le téléphone. Le téléphone qui sonne !
En passant devant la fenêtre de son bureau, au vingt-huitième étage, il eut le temps d’entendre clairement la sonnerie, et de voir le clignotement de la ligne.
« Claire ». Pensa-t-il. Claire m’appelle, et je ne suis pas là pour répondre. C’est peut-être le bébé, le moment est peut-être venu pour lui de naître.
Je ne peux pas répondre parce que je suis là dehors comme un abruti. Je ne pourrai plus jamais répondre.
Claire, tu vas devoir élever notre enfant seule.
Je n’ai pas pensé à toi. Comment n’ai-je pas pensé à toi ?
Plus que deux étages avant le sol…
Et boum.
Michaël ne pouvait plus être désolé pour rien à présent.
Commentaires
Enregistrer un commentaire