Il m’a fallu du temps pour arriver jusque-là.
Ce chemin parcouru, compté comme du temps perdu, pas si inutile en vérité…
L’horloge faisait tic-tac, et je ne l’entendais pas.
Je marchais pieds nus sur du verre, et chaque blessure saignait abondamment.
Il fallait s’arrêter à chaque instant, puis repartir. Avancer, mais toujours prudemment.
Sur la route j’ai perdu ce que je croyais cher, pour trouver peu à peu ce qui était vrai.
La vérité vaut mieux que le mensonge, dit-on, mais elle blesse aussi, et je me suis coupée en l’approchant.
La liberté se paie au prix de terribles souffrances, et ceux qui ont marché si loin savent le coût de leur indépendance.
Mes pieds ont guéri, sur mes poignets encore les cicatrices pèsent, et mon cœur à lui seul supporte les blessures.
Si tu es fier de moi, je le suis de toi aussi : je sais les kilomètres qui nous séparaient, et que tu as parcouru de ton côté.
Sans toi, j’étais perdue, sans toi je n’étais rien.
Sans toi, la nuit serait restée noire et froide, la pluie m’aurait trempée, le soleil m’aurait brûlée la peau.
Cette rage et cette force qu’ils semblent tous m’envier, ils ne savent pas qu’elles me viennent de toi, que je n’aurais pas soulevé toutes ces montagnes si tu n’avais pas été là.
J’ai vécu mille vies et dépassé la mort. Je n’ai aucun mérite : c’était juste mon sort.
Près de toi désormais, à te tenir la main, je passerai mille autres vies à me sentir invincible.
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