Le vent frappe à la fenêtre, comme pour entrer peut-être…

La pluie tombe en grosses gouttes, dans un ciel qui oscille entre le gris triste et un blanc lumineux.

Les nuages filent doux dans la course du temps.

Et les feuilles, colorées de mille façons, dénudent branche après branche les arbres en repos.

 

L’automne d’ici me rappelle les automnes de là-bas.

La saison du foyer de mon cœur.

Pourtant, c’est le même automne où que l’on soit…

 

Ici, l’endroit où j’aime revenir quand je suis partie longtemps.

Là-bas, l’endroit que j’ai quitté et qui me manque, un peu.

 

Déracinée, pour m’enraciner ailleurs, comme pour aller chercher l’herbe plus verte.

Et j’ai trouvé que l’herbe n’était pas meilleure, certes… Mais j’ai moins de monstres à fuir, peut-être.

 

Cependant, l’automne d’ici n’est pas vraiment l’automne d’ici : il me rappelle l’automne de là-bas.

 

Car les monstres que j’ai fuis m’ont suivie jusqu’ici.

Il y a tant de fantômes dans mon cœur, je ne peux aller nulle part sans être accompagnée.

Et je pleure toutes les larmes de mon corps…

 

La pluie glisse doucement sur les feuilles tombées, j’ai peur d’être morte avec elles.

 

Les nuits sont plus longues, les journées plus sombres, et il y a cet écho en moi… Les fantômes renaissent, ils n’attendaient que ça.

Les saisons lumineuses ne me font pas cet effet, car le soleil masque les cauchemars, tout en réchauffant le cœur froid.

 

Ici ou là-bas, je saigne de la même manière… Mais en automne, je saigne doublement.

L’herbe n’est verte nulle part s’il y a la mort en toi.

 

Le vent frappe à la fenêtre.

La pluie froide tombe en grosses gouttes.

Les nuages filent doux, les feuilles tombent.

 

Et les souvenirs reviennent… Ils sont tout sauf chaleureux.

Ne me laissez pas seule avec eux.

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