Quand je vivais en banlieue, j’avais l’impression de faire tâche dans le décor.

 

Tout était si parfait.

Les mignonnes petites maisons, les jolis petits jardins…

 

Je rêvais de ce qui se cachait derrière les belles façades, prometteuses d’un bonheur sans nuage.

Et je me demandais s’il y en avait d’autres comme moi.

 

Je voulais changer de vie, je voulais une vie qui aurait collé à ce décor.

Est-ce que c’est vraiment possible ? Je veux dire, le bonheur sans nuage ?

Ne pas se sentir hors du cadre, mais être à la bonne place.

La parfaite personne, au parfait endroit…

 

J’ai toujours envié les femmes qui vivent leur corps comme la simplicité même.

Celles qui savent s’habiller et se maquiller sans ressentir aucune gêne, sans avoir l’impression d’être au mauvais endroit au mauvais moment.

Ces femmes à l’aise d’être qui elles sont.

 

Mon corps me fait souffrir, je déteste ses formes, les vêtements de femme me serrent, je me sens étriquée.

Je ne sais jamais comment m’habiller.

 

Pourtant j’ai essayé d’être le plus à l’aise possible dans cet univers.

J’ai fait semblant, mais je n’y arrivais pas.

 

Loin de la ville, où je suis maintenant, je me sens libre.

 Le paysage me laisse assez de place pour être moi-même, il ne m’impose aucune façade pour coller avec de fausses promesses que je ne saurais tenir.

 

Mon corps me fait toujours souffrir, mais je le force moins à essayer d’être femme.

Je suis juste un être humain ici, au milieu des arbres, des plantes, et des animaux qui ne me jugent pas.

Je suis un être humain hors de toute étiquette.

 

J’ai appris des leçons, ici, précieuses :

D’abord, Ne pas faire semblant.

Ensuite, Écouter les cœurs battre, aussi bien le mien que celui des autres.

Et puis, Observer et apprendre.

Enfin, la patience… la plus difficile des leçons.

 

Aussi, j’ai appris que le soleil finit toujours par se lever et qu’il ne faut jamais manquer ce rendez-vous : c’est le plus magnifique de tous.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog