Je tâtonne dans le noir à essayer de trouver l’interrupteur.

Des objets coupants sont éparpillés partout, je dois faire attention.

 

Parfois, c’est juste un coussin, et j’ai quand même peur. Je suis quand même effrayée.

Le coussin pourrait me blesser, blesser mon esprit qui pense uniquement « couteaux ».

 

Et rien n’est plus jamais doux.

Rien n’est plus jamais beau.

 

Il y a des couteaux partout et, un jour ou l’autre, je me couperai.

C’est tout ce que je sais.

Et je suis dans l’attente de ce « Un jour ou l’autre »…

 

Je ne pense pas aux coussins.

Je ne pense pas que je pourrais, peut-être, trouver un coussin qui m’aiderait à ne pas me blesser en tombant sur les objets coupants.

 

Parce que j’ai perdu la confiance.

 

Parce que tous les coussins ne sont pas doux et moelleux, mais certains sont râpeux et inconfortables. Et c’est à eux que je pense, surtout.

A eux et aux couteaux.

 

Je ne pense pas un seul instant que je pourrais m’en sortir sans une seule blessure, trouver l’interrupteur, allumer la lumière et y voir enfin plus clair.

 

Je ne pense pas un seul instant que mes blessures pourraient être légères et sans gravité.

 

J’ai peur, c’est tout.

 

Et cette seule peur m’immobilise ou me fait faire n’importe quoi.

 

La peur n’évite pas le danger.

Je pourrais me blesser quand même.

 

Respire.

Repose-toi.

Vas-y doucement.

 

Tu finiras par allumer la lumière.

Tu finiras par voir la pièce, telle qu’elle est, et peut-être moins effrayante que tu l’imagines.

 

Et puis, peut-être, tu trouveras une porte ou une fenêtre qui t’ouvriront d’autres mondes, sûrement plus accueillants que celui-ci.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog