Il arrive que le cœur ne fasse aucun bruit lorsqu’il éclate, qu’on ne ressente même aucune douleur.
On se retrouve, simplement, quelques jours ou quelques semaines plus tard, tout à coup comme étouffé, dans l’impossibilité de respirer ni d’avancer…
Et alors, plus aucun mensonge n’est possible : il faut affronter la réalité du cœur qui meurt.
On retrace mentalement les journées écoulées, pour comprendre à quel moment exact la chose s’est produite…
On se souvient peu à peu du premier bout de verre qui a entamé la lente descente aux enfers. On se souvient de ceux qui ont suivi : un geste, un mot, ou d’ailleurs l’absence de gestes et de mots.
Mais c’est trop tard et reculer dans le passé fait plus de mal encore.
Enfermé dans une bulle impossible à crever, on va rester là, ébahi par la vérité sanglante.
On cherche un endroit paisible, un visage amical, mais il n’y a plus rien pour s’accrocher.
La solitude s’impose, implacable.
Que faut-il faire alors ?
Retirer, un à un les morceaux fichés dans le cœur.
Ne pas avoir peur du sang qui continuera de couler, abondamment.
Les larmes viendront ensuite. Et puis le vide. Le vide.
Dans le miroir nous regardons un visage flétri, décomposé par le temps et creusé par la tristesse.
Le lit offre ses couvertures chaudes, dans lesquelles le sang et les larmes s’imbibent.
Pourtant, un jour, on se lève, aussi rayonnant que le soleil.
On ouvre les rideaux, on lave les draps, on sèche les larmes, on sourit au miroir : on a survécu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire