On croit que la vie nous rapproche, mais elle nous éloigne.

 

On croit que les mensonges font de nous ce que nous sommes, mais tôt ou tard la vérité revient et prend ce qui lui appartient.

 

Je suis parti parce que je n’étais plus capable de regarder la vérité en face.

Je n’étais plus capable de te regarder toi, surtout.

 

Tu ne savais pas qui j’étais, tu croyais seulement me connaître.

Je ne savais pas ce que j’étais, mais je faisais semblant d’être.

Nous portons tous des masques, et tu portais aussi le tien.

 

Tout allait bien comme ça, et la valse que nous dansions me convenait parfaitement.

 

Tout était sous tes yeux, pourtant, mais tu refusais de voir.

La vérité brillait en puzzle, de petits signes qui étaient évidents.

Le temps passait, la dévoilant de plus en plus…

 

Au bout d’un moment, il n’y avait plus qu’elle, et elle m’éloignait de toi.

 

Tu ne voulais pas connaître le monstre que je suis réellement.

Tu ne souhaitais pas savoir ce dont j’étais capable, ce dont j’étais coupable.

Tu m’agaçais.

 

 J’ai fui, alors, ce que je fais toujours.

 

J’ai fui, mais tu m’as supplié.

Alors, je suis revenu.

 

Mais pour que tu puisses voir enfin, je suis revenu tel que je suis réellement : ensanglanté de tous mes meurtres.

 

Et tu n’as pas vu le sang.

 

Il tachait ma chemise, il tachait mes mains et mon visage. Rouge, tout était rouge, et quand je t’ai caressée j’en ai mis sur toi.

Et quand je t’ai embrassée, j’en ai mis sur toi.

 

Comment se fait-il, que même à ce moment-là, tu n’aies pas été capable de me voir, de me regarder vraiment ?

C’était insupportable.

 

J’étais une abomination, mais tu m’aimais.

L’amour est fou, aveugle, idiot. L’amour est une torture.

 

Je ne pouvais plus supporter tes baisers, tes mots doux, tes promesses.

Je ne valais pas ça, je ne méritais rien.

 

Alors, j’ai fait ce que j’avais à faire.

 

Et dans ton dernier regard, dans cette pâle lueur d’effroi et de désespoir, tu m’as enfin vu.

Tu m’as enfin détesté.  C’était ce que je voulais.

 

Puisque tu mourais, je t’ai embrassée, du plus beau baiser que l’amour ait pu connaître, et ce fut mon meilleur souvenir de nous deux.

 

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