La vie me fait mal.
Je ne mérite pas les rayons du soleil. Je ne brillerai jamais comme lui.
Je ne suis rien.
Je voudrais sortir de la nuit, mais c’est impossible.
Le jour ne se lève jamais là où je suis, là où on m’a laissé après m’avoir fait mal.
Personne n’est venu me chercher.
J’étais seul.
Aujourd’hui encore, cette solitude me pèse.
Je marche sur le bord de la route.
Il y a longtemps qu’on m’a envoyé là, et je ne sais pas revenir.
Cette non-vie n’est pas un choix.
Je suis fatigué.
Je ne voulais pas souffrir.
Chaque jour, mon corps me rappelle.
Les moments où j’oublie que j’ai un corps broyé, calciné, sont les meilleurs moments de ma vie.
Cette souffrance est inhumaine. Inacceptable.
Je voudrais fuir, plutôt que de regarder dans ce trou.
L’eau y est sale, puante, et des monstres rampent sous la surface.
Il faudrait que je plonge là-dedans, regarder les monstres droit dans les yeux, et les tuer de mes mains.
C’est ce que j’essaie de faire, je crois, depuis toujours.
Mais chaque fois, je m’arrête au bord, trop nauséeux, et je ne peux continuer.
Il me faudrait une corde mentale, pour être sûr de pouvoir remonter.
C’est ce que je n’ai pas.
Je n’ai aucune certitude.
Si je plonge avec les monstres, je peux devenir fou.
J’écris pour laisser des traces, et c’est peut-être ça, ma corde.
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