L'aube d'un matin difficile, à fleur de peau, dans le trop de tout...

 

Carla rêvasse, la main posée sur sa tasse.

C'est comme si elle prenait la pause.

Mais c'est dans sa tête que tout se passe.

 

Le film de la nuit défile, les pensées se mélangent.

 

Le breuvage chaud refroidit, mais rien n'a vraiment d'importance.

Pas même ses cheveux emmêlés, qui glissent et cachent son visage.

 

Carla voit l'intérieur d'elle-même, une mer déchaînée, alors qu'elle paraît extérieurement si calme.

Une tempête sans phare, la mer pleine de récifs, son bateau prêt à couler...

 

Le soleil qui se lève éclaire son doux visage, mais ne la ramène pas au port.

 

A l'intérieur, toujours, c'est là que tout se passe.

Au cœur de la tempête, avec la peur de se noyer, la peur de ne pas savoir calmer les vagues, ou de ne pas savoir naviguer.

 

Elle boit dans sa tasse, regarde le fond et s'imagine plonger dedans.

Elle sait nager à contre-courant, elle sait y faire.

Elle pense qu'aucune vague, pas même la plus forte, ne pourrait l'emporter, mais elle a quand même peur.

 

On lui a dit qu'il ne fallait pas lutter, qu'il fallait se laisser porter.

On lui a dit qu'il fallait accepter, la vague, la peur, les récifs...

 

Elle trouvera toujours moyen de s'accrocher, parce qu'elle se bat pour la vie.

Et si ce n'était pas suffisant ?

Si son cœur n'était pas assez puissant ?

Le soleil la réchauffe, elle frissonne, ouvre enfin les yeux sur le monde et tout ce qui l'entoure.

 

Paisible. Tout a l'air si paisible.

Pourtant la tempête fait rage.

 

Un jour, elle saura comment calmer sa mer, ou au moins ne pas lutter contre les flots, ne pas lutter contre la vie qui fracasse parfois tout.

 

 

 

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