Jusqu'à présent, il avait erré sur un sentier connu.

Au bout de ce sentier se trouvait une barrière qu’il n'osait jamais franchir.

 

Il faisait demi-tour chaque fois qu’il arrivait jusque-là, et il repartait arpenter les mêmes collines, cueillir les mêmes fleurs, s’abriter sous les mêmes arbres… puis éviter la barrière chaque fois qu’elle se présentait.

 

C’était comme ça, et c’était tout. C’était sa vie et il ne se posait pas de questions.

 

Il avait peur de l’inconnu, peur de s’aventurer, de se perdre… et ce, même si son précieux sentier commençait à l’ennuyer, ou le faire souffrir, tant il le connaissait par cœur.

 

Et puis, un jour de grand courage –ou de grande folie–, il a pris son élan pour sauter par-dessus la barrière… et le voilà parti sur un nouveau chemin…

 

Au début, la route ressemblait à celle qu’il avait arpenté des années durant.

Le paysage et les vieilles pierres étaient très similaires.

Les fleurs et même les arbres étaient presque les mêmes.

Il ne voyait pas trop de différence.

 

Mais, au fur et à mesure qu’il avançait, le paysage devint parfaitement nouveau et absolument inconnu.

Il avançait plus lentement, alors, parce que cette sensation de s'éloigner de tout ce qu’il connaissait par cœur le terrifiait.

 

« Ai-je droit d'aller aussi loin ? » se disait-il…

« C'était, et cela reste mon chemin, donc j'imagine que oui »...

 

Mais comment continuer : tourner à droite, à gauche, ou aller toujours tout droit ?

 

De nouvelles questions se posaient, de nouvelles possibilités s'offraient à lui, et il se sentait perdu.

Un peu angoissé, aussi.

 

Mais ce n'était pas si grave, d'être perdu…

 

C'était une sensation presque exquise, alors qu’il connaissait trop l’ancienne route et y avait pris certaines habitudes...

Plutôt de mauvaises habitudes, comme par exemple faire demi-tour au moindre obstacle, suivre toujours les mêmes traces et s’abriter sous les mêmes arbres.

 

En fin de compte, même s'il se sentait terrifié, il apprenait à aimer l'incertitude de ne pas savoir où aller, et la liberté de pouvoir aller partout où son cœur le souhaitait.

 

Loin de son vieux chemin, loin de chez lui, loin de tout ce qu’il connaissait et maîtrisait le mieux.

Mais, finalement, loin de quoi ?

S’il avait quitté cet endroit, c'est parce qu'il ne lui allait pas, alors ce point de départ ne compte pas.

 

A partir du moment où il avait franchi la barrière, il n’a plus souhaité faire demi-tour, il n’a plus eu qu'une seule envie : avancer, continuer.

 

Il lui fallait à présent trouver un nouvel endroit, que son cœur aura vraiment choisi.

 

Quitte à inventer le chemin pour y arriver.

Quitte à innover, créer, rêver....

Et tant pis pour la peur, tant pis pour tout.

 

« Je trouverai un endroit qui me donne envie de rester, plutôt que de le fuir ».

 

 

 

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