Quand elle s'est réveillée, la mer était partie.

Ses blessures étaient cicatrisées, et ses larmes étaient sèches.

 

Le soleil n'avait pas bougé, un joli soleil de matin d'été, chaud et réconfortant.

 

Elle a regardé la vie et elle a dit Ça y est.

La vie, c'est ça. Se réveiller un matin d'été sur une plage de joli sable blanc.

 

Elle s'est rhabillée.

Et puisque la chaleur allait s'éterniser, elle n'aurait plus besoin de son pull, alors elle l'a laissé.

La mer le reprendrait quand elle reviendrait, et ce serait une bonne chose.

 

La vie, c'est ça : elle emporte ce qui est inutile avec elle. Elle laisse le reste pour toi.

 

La seule direction à présent, c'était longer la mer.

A droite, ou bien à gauche. Un choix bien plus difficile qu'il n'y paraît.

 

Mais elle avait fait d'autres choix déjà, plus difficiles encore que celui-là.

Elle n'avait pas peur, alors.

 

Elle a pris à gauche.

Et si ça n'allait pas, elle ferait demi-tour, reviendrait à la plage, et prendrait l'autre direction.

Et si ça n'allait toujours pas, elle reviendrait ici pour y vivre, pour toujours.

 

Aussi simple que ça.

Aussi compliqué que ça.

 

La vie serait douce désormais, quoi qu'il arrive.

 

Dans son cœur neuf, il y a de la place pour tout maintenant, et son premier souvenir depuis l'explosion sera la plage.

La plage, avec le soleil et ses rayons doux.

 

Il y a pire, elle le sait.

 

Mais la mer emporte les souvenirs du pire, la mer emporte tout, lave tout, et il ne reste que ça : une douceur incroyable.

 

Marcher ne sera plus jamais douloureux, parce qu'elle aura la mer avec elle.

 

Et vivre sera facile, parce que ça sera toujours comme un matin d'été.

 

Les cicatrices forment le souvenir de ce qui peut être oublié.

 

Elle sourit en regardant le ciel bleu, le bleu le plus beau et le plus profond qui n’ait jamais existé.

 

Elle sourit, parce que tout est fini. Et parce que tout commence.

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