Elle avance à rebours en se souvenant des choses,

Tournée vers le passé, revenant sur ses pas.

 

Les pieds dans la boue, les mains dans la poussière,

Miroirs brisés et souvenirs enfouis,

Petite fille tremblotante dans un coin, qui gémit…

 

Tout en marchant, elle regarde autour d’elle :

Le monde transformé,

Ses ailes détachées,

Son corps ensanglanté.

 

Et des murs si hauts qu’ils lui cachent la lumière.

 

Elle avance, toujours en reculant,

Et se trouve face à celui qui lui faisait si peur,

Et qui lui a fait tant de mal.

 

La petite fille pleure, la petite fille tremble.

Mais elle n’est plus petite, elle est désormais grande…

 

Elle avance à rebours, en se souvenant des choses,

Pour sauver la petite et ne plus avoir peur.

 

Debout là face au monstre, son regard se dédouble :

Elle le voit tel qu’autrefois : terrible et effrayant,

Mais aussi tel qu’elle le voit maintenant : petit et pitoyable…

 

Cette fois, au lieu de s’enfuir en courant,

Au lieu de trembler, d’avoir peur,

 

Elle reste.

 

Elle se sent grande,

Elle se sent forte,

Elle le regarde rapetisser à mesure qu’elle grandit.

 

Alors, elle lui murmure, d’une voix sûre et tranquille :

 

Je suis plus forte que toi.

 

Et puis, il est temps de rentrer, faire demi-tour,

Se remettre à marcher.

Elle n’est plus à rebours, c’est le bon sens cette fois.

 

Autour d’elle, les murs s’écroulent, laissant passer la lumière,

Son corps n’est plus souillé, et de belles ailes repoussent.

 

Un dernier regard vers le monstre, avalé par l’enfer,

Et puis un dernier pas, de retour au présent.

 

 

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