Huit heures du matin.
Deuxième café.
Troisième clope.
La journée avait commencé tôt…
Le ciel était chargé, plombé par des nuages aussi lourds que la mort.
Elle pense :
Fais-moi un baiser avant la fin du monde. Je sens que c’est pour aujourd’hui.
Elle pense :
Je vais acheter du lait, peut-être. On ne sait jamais.
Au réveil, enroulée dans les draps du petit matin, son regard vers la fenêtre ne l’avait pas découragée.
Même si.
Malgré tout.
Rester au lit aurait été la seule chose à faire, par un temps pareil.
Mais après le premier café, les nuages paraissaient plus légers, déjà.
Et après le deuxième, ils avaient l’air frivole.
Ce n’est peut-être pas pour tout de suite, en fin de compte.
Demain seulement peut-être.
J’ai le temps d’acheter du lait.
Nous avons le temps pour les baisers.
Elle regarde les draps défaits du lit, et son amour allongé.
Lui, toujours si paisible, malgré les tempêtes.
Il regardera la fin du monde en face. Même pas peur.
Mais comment fait-il ?
Une dernière clope, pour se donner du courage :
Il va falloir sortir, affronter l’extérieur,
Voir comment ça va là-dehors.
Un dernier baiser
Sur le front de l’endormi.
Je reviens avec du lait chéri
Car je sais comment tu aimes ton café.
Puis, ensemble, nous regarderons le monde s’effondrer.
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