Elle s’était levée plus tôt que moi, contrairement à son habitude.
Je m’éternisais dans le lit, sentant son odeur sur les draps, encore emplis de la chaleur de son corps.
Je me régalais intérieurement de ce moment de trêve, regardant le doux soleil du matin, et le spectacle du vent jouant dans les rideaux.
Au bout d’un moment, je me suis levé, n’en pouvant plus de son absence, de sa chaleur et son odeur qui s’évanouissaient, du soleil qui réchauffait la chambre.
J’ai fait attention de ne pas faire de bruit, pour pouvoir la surprendre et l’observer sans qu’elle sache.
Elle était dans la cuisine, face à la cafetière, occupée à compter le nombre de cuillerées de café, essayant de ne pas en répandre.
Dans la cuisine, et à demi nue, les cheveux lâchés tombant sur ses épaules.
Un instant, je me suis dit C’est comme ça que je la préfère, comme ça que je la veux.
Puis elle a appuyé sur un bouton, et la cafetière s’est mise à ronronner.
Appuyée sur le plan de travail, pensive – et pressée peut-être, que le café coule – elle restait là, à regarder l’eau chauffer lentement.
Je la regardais sans prononcer un mot, sans vouloir rompre le moment.
Elle était merveilleuse, et elle ne le savait pas.
Elle était pensive, à regarder la cafetière, et je suis devenu pensif, moi aussi, à la regarder regardant la cafetière.
A observer les courbes de son corps, et tenter de pénétrer dans sa tête, à la recherche de ces pensées mystérieuses qui l’envahissaient.
Au bout d’un moment, elle a dû sentir peut-être, que mon regard s’était perdu dans ses cheveux, posé quelque part sur sa nuque.
Elle a dû entendre, sûrement, un soupir, ou une respiration.
Peut-être que j’avais bougé sans le savoir…
Alors, elle se retourna, sortie de ses pensées, et planta ses yeux dans les miens. Échange doux et silencieux entre deux amoureux…
- Le café coule, me dit-elle
- Je vois ça, lui répondis-je avec un sourire
- C’est long d’attendre. Tu veux quoi ?
Je l’ai regardée de haut en bas, tandis que l’odeur de café commençait à envahir la pièce.
Et j’ai répondu :
- Toi. C’est toi que je veux.
Dans ses yeux, l’envie s’est mise à pétiller.
Ça disait Moi aussi je te veux.
Ici, et maintenant.
Ta peau, ta chaleur, et l’odeur du café.
Nous n’avons pas toujours besoin des mots pour nous comprendre…
Alors, une valse intime a commencé, entre elle et moi.
J’ai senti à nouveau son odeur, si proche, et la chaleur de son corps.
J’ai embrassé sa bouche, sa peau, ses seins.
Nous avons fait l’amour, et ce fut certainement le moment le plus tendre, le plus beau, le plus fort.
Faire l’amour pendant que le café coule, c’était peut-être sacrilège, mais l’attente était longue et l’amour est toujours pressé.
Commentaires
Enregistrer un commentaire