Ce matin, mon corps m’a dit Non. Pas aujourd’hui. Je ne te suivrai pas dans tes délires.

Alors, je me suis levée sans lui, je l’ai laissé dormir.

 

Mais, vous conviendrez que vivre sans corps est une chose bien difficile…

Je n’ai rien pu faire d’autre, que traverser quelques murs et hanter ma propre maison.

Je me suis ennuyée, disons-le clairement.

J’étais là, bien réveillée, et je ne pouvais rien faire.

 

Au bout d’un moment, je suis retournée au lit pour réintégrer mon  corps, et voir si je ne pouvais pas le réveiller un peu.

Je lui ai murmuré Tu verras, après le café, tout va mieux.

Je lui ai dit Une petite douche, bien chaude, pour te détendre ?

 

Il n’a pas répondu.

Je ne sais pas s’il faisait exprès, ou s’il ne pouvait vraiment pas.

J’ai essayé de tourner, à gauche, à droite. D’ouvrir ses yeux, puisque c’étaient les miens, aussi.

 

Mollement, mon corps a fini par m’obéir à nouveau. Mais de manière ralentie. Et je sentais bien qu’il avait mal partout.

 

Il a fini par accepter le café, la douche, mais il a dit Après ça, on se recouche ?

Je n’ai pas dit oui. Je ne voulais pas mentir.

 

Moi, j’avais envie de sortir, courir, danser.

Moi, j’avais envie de bouger.

 

Pour l’aider un peu, et pour éviter qu’il s’énerve, j’ai pris des vitamines, dans l’espoir que cette journée soit autre chose que simplement rester au lit et se reposer.

 

Mais mon corps, désespérément, refusait de bouger.

Tes vitamines, c’est sympa, mais je ne fonctionne pas comme ça.

Tu dois comprendre, cher esprit, que je ne suis pas un robot. J’ai besoin de temps de repos, et même de massages peut-être.

 

Là, c’était trop !

Les caprices de monsieur corps, non merci très peu pour moi.

Je l’ai laissé retourner dormir, et je suis allée, seule, vagabonder et réfléchir.

 

Je reviendrai vers lui quand il sera de nouveau en forme.

Et je sais ce qu’il me dira : Tu m’utilises pour tes propres plaisirs, tu reviens vers moi quand tu as BESOIN de moi… Et c’est vrai, il n’y aura rien à répondre à ça.

 

Mais, corps, comprends-moi. Je suis une âme libre, enchaînée à toi.

Parfois j’ai bien du mal à accepter ce repos forcé, ces fatigues, ces douleurs.

Parfois j’ai envie de m’enfuir pour redevenir ce que j’ai toujours été, envie de reprendre ma liberté.

 

Surtout, avec le temps, je vois que tu t’épuises bien plus vite que moi. Alors qu’avant, nous formions un joli couple, toi et moi. Nous allions partout ensemble, nous faisions n’importe quoi.

Mais maintenant je ne peux plus.

Tu ne peux pas me suivre, et j’ai besoin de cette liberté.

 

J’espère qu’il comprendra.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog