« Les promesses de l’été ne sont jamais tenues »

C’est ce qu’elle se disait, en regardant le ciel, d’un bleu intense et sans nuage.

 

Elle pensait que

« C’est la chaleur qui nous fait tourner la tête et le cœur, c’est le soleil qui nous embrase…

Alors on dit des choses et puis… L’automne arrive, il balaie tout avec son vent, et ses feuilles mortes. »

 

« Mais je peux y croire, peut-être. Quand même… »

 

Elle avait envie d’y croire cette fois.

Les choses étaient peut-être différentes. Pour une fois…

 

Il faut toujours que tout soit la faute d’un garçon.

 

Quoique, elle devait bien admettre que c’était pas sa faute à lui, en fait.

C’était à cause de ses yeux. Elle s’y serait noyée dedans.

 

Elle s’était noyée, d’ailleurs… Tout le mois de juin, et le mois de juillet au complet.

Ses yeux, comme une fontaine d’eau fraîche.

 

Mais fin juillet, douche glacée. C’est vrai que les yeux étaient un peu tristes. C’est vrai qu’il avait l’air de s’être noyé lui aussi, dans ses yeux à elle.

 

Mais

« Je dois partir, c’était prévu comme ça. Je reviens mi-octobre. Je reviendrai dans tes bras. »

 

« On reste en contact ? », elle a demandé, quémandé.

« Je ne sais pas si j’aurais du réseau. C’est compliqué, là où je vais. »

 

« Envoie-moi quand même une carte postale, à l’occasion. »

Un sourire de sa part, et puis « J’essaierai ».

 

Maintenant, c’était mi-août déjà. Seulement.

Elle essayait de profiter du soleil, s’occuper en attendant.

Mais l’été est plus triste quand on attend.

 

Et puis, les promesses de l’été… Sont-elles parfois tenues ?

 

« Je n’ai même pas de photo pour me noyer à nouveau. Même pas de souvenir, à toucher ou regarder. J’ai peur d’oublier son visage. Mais je n’oublierai pas ses yeux, jamais.

 

Si ça se trouve, c’était un mirage. Il était là, il n’est plus là, il s’est évaporé sous le soleil d’été… »

 

Assise au bord d’une piscine, à tenter d’oublier le temps qui passe, trop lentement à son goût.

Sans plus personne à embrasser, ni de corps à toucher.

Plus de mots doux à murmurer, ou à entendre.

Elle ferme les yeux, elle rêve, de ces deux mois tendres. Deux mois seulement, mais qui ont été la vie entière.

 

Elle ne veut pas que la romance se perde.

 

Vivement octobre, alors. Et de savoir s’il tiendra sa promesse.

En espérant que oui.

 

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